Alors qu’une partie du Québec se prépare à vivre le défi 28 jours sans alcool, j’ai pensé à vous partager mon année sans alcool.
Je ne me rappelle plus l’année exacte, mais je sais que c’était au début de ma possession de mon premier condo, donc autour de 2013. Pour faciliter l’écriture de cet article, allons-y avec cette date.
Premièrement, il faut savoir que je suis une grande “testeuse”. J’aime défier les croyances populaires et voir par moi-même, comme je l’ai déjà fait avec 1 an sans sucre.
Cette inspiration de vouloir faire un an sans alcool m’est venue après avoir réalisé que je ne digérais plus autant le vin rouge qu’avant. Je devais avoir autour de 37 ans. Je n’ai jamais été une grande buveuse, mais je prenais peut-être entre 1 et 3 verres de vins à tous les 2-3 week-ends. Bref, lors d’occasions spéciales ou de bons soupers entre amis. On m’a parlé des sulfites, j’ai fait des recherches sur l’alcool et le foie; bref une série de questionnements m’a amenée à arrêter l’alcool pour un an.
J’étais déterminée à commencer le premier de l’année. Quelques semaines avant, j’ai annoncé à ma famille ma résolution du nouvel an. Ce fût très bien accueilli. Ma mère ne boit pas, et mon ex-belle soeur et mon frère sont très allumés sur l’alimentation saine et la santé globale.
Ah oui, bon, une des raisons derrière ma décision était définitivement de vouloir nettoyer mon foie qui souvent est l’organe relié à cette indigestion, mais aussi je me suis beaucoup poser la question à savoir ce qui nous pousse à boire, autant personnellement que sociétairement. Oui, oui je sais, nous sommes tous rendus de grands connaisseurs de vin et de bière au Québec, ou nous avons tous besoin de se récompenser le week-end…mais vraiment la question se posait: pourquoi se foutre, même si c’est avec modération, de l’alcool dans le corps quand on sait très bien que ce n’est pas bon pour le foie, sans compter les autres effets néfastes que ça peut avoir?
Alors débuta en 2013 cette aventure. Étant habituée aux jeûnes, les 3 premiers mois ne furent pas excessivement difficile pour moi. Je me rappelle cependant qu’il y a eu peut-être 2-3 jours où j’ai ressenti la fringale, le désir d’un verre de vin (je parle toujours de vin car je n’aime pas la bière et buvais à part cela que des martinis). Puis sont arrivés le printemps et l’été, deux saisons synonymes de sociabilité. Cette période a été un peu plus défiante. Ce qui fût intéressant d’observer en premier lieu est que le défi n’était pas de m’empêcher de boire alors que j’étais entourée d’amis qui buvaient lors de soirées, mais de remplacer ce petit breuvage par quelque chose de spécial et qui me ferait du bien. Le principe de récompense à la fin de la semaine ou lors de soirées spéciales m’a énormément marqué. Et c’est là que j’ai commencé à observer dans notre société cette raison de boire qui existe énormément.
Pour ma part, j’ai vite reprogrammer en moi ce besoin de récompense et ai adopté l’eau. Je n’aime pas le Perrier donc oui, même dans les bars, je me payais une bouteille d’eau! Mais je me suis aussi reconnectée à mon drink préféré de jeunesse pour les quelques fois où j’avais envie d’un petit gout spécial: les Shirley Temple!
Évidemment, pas besoin de vous dire que cette période et surtout ces deux drinks de choix en bar et terrasses, ont enclenché des discussions. Dans ces premiers mois, ce fût très intéressant de partager mes “pourquoi” et mes observations. Il y a eu beaucoup de “J’serais pas capable!” ou de “peut-être 3 mois, mais un an!”.
L’été passa rapidement comme tous nos étés au Québec, et l’automne s’installa. Je dirais que c’est autour d’octobre que fût la plus importante partie de l’expérience. Je ne sais pourquoi, mais beaucoup de gens, de différents cercles, ce sont mis à essayer de me décourager de terminer mon année. Dans des évènements j’ai souvent entendu “mais qu’est-ce que t’as à prouver?“, ou bien “envoye, c’est pas juste un drink qui va faire une différence.”. Pour moi ce fût un grand éveil face à la pression sociale qui existe derrière la boisson mais aussi à quel point ça représente un rituel d’appartenance important.
Je n’ai pas flanché et me suis rendue fièrement jusqu’au 31 décembre, inclusivement, pour combler mon un an sans alcool.
Ce que ça m’a apporté?
– au bout du 3e-4e mois, j’ai définitivement vu une différence au niveau de mon énergie; une énergie renouvelée et plus stable.
-j’ai réalisé cette pression sociale de boire et ça m’amène maintenant à vouloir me questionner si je désire vraiment prendre un verre ou non quand l’occasion se présente.
-je ne bois vraiment plus autant. Ça a définitivement nettoyé mon système. Je n’ai bu mon premier qu’à la 3e semaine de janvier 2014. Premièrement, j’ai senti mes épaules s’apaiser dès ma 3e gorgée – lol. De plus, et bien maintenant, je ne peux boire plus que deux verres dans une soirée. Un si je veux conduire et à deux, je prends un bon 2h à décanter.
Sur une note finale, j’aimerais partagé ce qui suit avec amour. Certains vont être en réaction, ce qui ne fait que renchérir ce point: nous sommes de grands buveurs au Québec. Je dirais voir même qu’il existe une certaine addiction non médicalement dangereuse, mais qui est là. Quand tu te surprends à dire “oui mais moi j’ai besoin de mon petit verre le week-end ou chaque soir pour décanter” ou “ben je préfère boire pis mal aller que d’arrêter complètement“, ou encore “oui ben faut ben pas se priver des plaisir de la vie“, bref lorsqu’il y a besoin d’un élément non essentiel à ta vie, c’est généralement une addiction. Si tu n’es pas capable de t’en empêcher sur une bonne période, c’est que c’est une forme d’addiction. Comme je l’ai dit pas sévère, mais elle est là. Une observation à faire chacun en soi.
Love and Light,
V
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